Devenir un leader : une question d’émotion

ArticleIntelligence émotionnelle

En m’inscrivant au cours Leadership conscient, je m’attendais à sortir de ma zone de confort. On y proposait de mettre « nos émotions au service de notre présence et de nos rapports interpersonnels, et de développer une connaissance approfondie de soi-même à travers les arts de la scène ». Je savais déjà que j’allais toucher à une corde sensible chez moi.

On croit souvent – moi la première – pour toutes sortes de raisons, particulièrement dans des domaines dits plus traditionnels, que le milieu de travail représente un endroit en quelque sorte aseptisé de toute émotion. Cette pensée erronée dicte notre façon d’interagir avec les autres. En offrant un espace émotionnellement sécuritaire, l’équipe de la Factry, avec le soutien des coachs, a démontré tout le contraire. Bienvenue dans un monde où leadership rime avec intelligence émotionnelle.

(Ré)apprendre à respirer

On a souvent tendance à travailler en silo, à compartimenter nos acquis et nos connaissances en oubliant que tout peut être interconnecté. Dans une vie antérieure, j’ai étudié en chant classique. On m’y a enseigné l’importance de la respiration, la conscience du corps en mouvement et la présence sur scène.

Un des premiers exercices du cours me ramenait à mes premiers jours de formation en chant : l’importance et le rôle de la respiration. À mesure qu’il avançait, je pouvais établir des liens directs avec ces notions apprises et que j’avais rangées dans une petite boîte. Pourquoi n’avais-je jamais pensé appliquer ces connaissances dans mon rôle de gestionnaire! La respiration nous permet d’être plus encrés. Les messages que projettent notre posture, nos gestes et notre regard avec l’autre sont parfois beaucoup puissants que nos mots.

Désamorcer nos réflexes d’instantanéité

On vit dans un monde où l’on est partiellement attentif la majorité du temps et complètement absent une autre partie. L’on écoute en mode pilote automatique et trop souvent pour répondre plutôt que pour recevoir. Notre société fait en sorte qu’on se sent obligé de réagir dans l’immédiat à toute situation, surtout lorsqu’on se trouve dans une position hiérarchique. Au fil des exercices pratiques, j’ai pris conscience de l’importance d’une écoute présente.

En travaillant depuis quelques années au Burkina Faso, j’ai appris que, culturellement, lorsqu’on a des divergences avec quelqu’un, on ne l’affronte pas de manière directe en public. Après la rencontre, on peut plutôt en discuter en privé. Cette approche nous permet de prendre du recul et d’éviter certaines frictions inutiles. Encore une fois, ça change notre façon d’écouter. Pourquoi ne pas aborder l’écoute de la même manière ici?

On a tous vu passer sur les réseaux sociaux ces images de différences entre un patron et un leader. C’est sensiblement la différence entre commander et demander, entre gérer et accompagner. Le cours Leadership conscient offre les outils nécessaires et les pistes de réflexion pour aspirer à devenir ce leader positif, sincère et conscient de lui-même et de son environnement. Prendre conscience de ce qu’on projette, sa voix, sa posture, son regard, c’est un outil puissant pour n’importe quel gestionnaire.

 

Crédit photo: CoWomen

Frédérique Saint-Julien

Facilitatrice projets en développement international et gestion de la maintenance

Facilitatrice ayant œuvré à l’international, Frédérique Saint-Julien se démarque par sa capacité à implantater, à vulgariser et à mener à terme des projets visant l'autonomisation économique.