Briser les silos pour collaborer

ArticleImpact social

Avec les années, j’ai réalisé que ce qui me faisait dire que j’avais aimé un mandat, c’était d’avoir réussi à créer—parfois de toutes pièces—un nouveau réseau ou une nouvelle approche collaborative, souvent dans des conditions complexes. On ne choisit pas toujours ceux et celles avec qui on travaille; il est alors très gratifiant de réussir à dépasser les mésententes et les incompréhensions initiales pour avancer ensemble vers un but commun où chacun et chacune y trouve son compte.

J’ai commencé à avoir du plaisir en recherche lorsque j’ai découvert à quel point les enjeux de prévention des infections peuvent bénéficier de l’expertise des ingénieur·e·s et des expert·e·s en sciences sociales. De nombreux outils technologiques peuvent soutenir l’humain pour l’aider à adopter les comportements susceptibles de régler des problèmes structurels. Grâce à la collaboration, les canaux de communication, qui soutiennent la prise de décision, ont un impact direct sur la santé des patient·e·s.

S’il est un moment où la collaboration s’est parfaitement déployée, c’est durant la pandémie. L’objectif ne pouvait être que commun: tou·te·s contre ce virus. Ensemble, il fallait préparer l’hôpital, réorganiser les services, protéger les patient·e·s et faire avancer la recherche. Dans l’adversité, tou·te·s les professionnel·le·s se sont serré les coudes pour trouver des solutions et innover. Le partage de l’information était absolu, l’entraide authentique. Cette aventure que nous avons traversée ensemble nous a uni·e·s. Nous avons découvert des êtres humains avec qui il faisait bon travailler et rire. Nous avons inventé de nouvelles façons de faire et même si nous nous serions tou·te·s passé·e·s de la pandémie, celle-ci a créé un esprit de corps qu’il sera difficile de retrouver. Cette collaboration survivra-t-elle au retour à la «normalité»?

Si ce n’avait été de l’entraide et du plaisir de travailler avec les autres, en collaboration, les dernières années m’auraient achevée pour de bon. Il me reste quand même un soupçon de folie et d’énergie pour attendre et voir où la prochaine collaboration me mènera.

 

Caroline Quach-Thanh

Pédiatre microbiologiste-infectiologue et épidémiologiste