Se parler mieux pour aller plus loin: le cas du Commissariat aux langues officielles

ArticleFormations sur mesure

Le Commissariat aux langues officielles (CLO) a eu recours, l’hiver dernier, à une formation de la Factry sur l’art de savoir communiquer. Manière pour l’organisation d’insuffler plus de créativité dans son équipe des communications. Sylvie Marleau, gestionnaire Production et services créatifs, nous en dit davantage.

Pourquoi avoir fait appel à la Factry et à sa formation sur mesure?

Nous cherchions une façon de remotiver nos troupes, d’inviter nos employés à aborder les situations de façon créative. Notre équipe rassemble une vingtaine de conseillers en communication stratégique, en affaires publiques, de spécialistes des médias sociaux et du web, de la vidéo, du graphisme, et des services linguistiques. Nous souhaitions stimuler leur créativité en vue de l’élaboration prochaine de nouveaux outils et de campagnes de promotion originales et innovantes visant à promouvoir l’importance des deux langues officielles du pays.

Nous voulions aussi profiter de ces deux demi-journées pour faire du team building, plusieurs employés ayant récemment intégré l’équipe. La formation leur a permis d’interagir entre eux durant cette période où il est difficile de se rencontrer.

Comment avez-vous «appris» à développer ces nouveaux outils?

Nous avons suivi plusieurs ateliers et effectué des exercices pratiques. L’un des plus marquants a été l’utilisation d’un tableau interactif sur lequel chacun devait inscrire ce qu’il a en commun avec ses collègues, ainsi que ses forces et ses faiblesses. Nous avons pu voir alors quelle sorte d’équipe nous formions et mesurer les ingrédients de notre créativité dans un espace sans jugement.

Un autre exercice nous a fait prendre conscience de nos traits de personnalité, en les nommant avec un mot commençant par la première lettre de notre prénom. Ça nous a forcés à être créatifs, à réfléchir autrement, en dehors de nos réflexes habituels. Ça a ouvert la porte à des choses auxquelles nous n’aurions pas pensé.

Quels sont les impacts de cette expérience aujourd’hui?

Les impacts se font sentir dans toutes les sphères de notre organisation: la gestion interne, l’administration, les procédures, les communications auprès du public. Notre façon de faire du brainstorming, entre autres, a changé. Nous maitrisons davantage les étapes du processus de création et nous parvenons à mieux faire confiance au temps.

Il est encore un peu tôt pour mesurer tous les effets à long terme, mais la formation nous a clairement amenés à réaliser que nous sommes des personnes bienveillantes et engagées. C’est revenu à plusieurs reprises. Durant les ateliers, nous avons pris soin les uns des autres. Nous avons senti une ouverture, une véritable écoute. Je ne m’attendais pas à ce que ça aille aussi loin. Nous nous différencions par une gentillesse collective.

La gentillesse renvoie au domaine personnel, presque affectif. Ce sentiment s’est-il maintenu entre les employés après la formation?

Oui, depuis, cette personnalisation de nos liens se maintient dans l’équipe. Ce qui ressort, c’est que les gens se sentent à l’aise pour partager leurs idées, ils n’ont plus peur de se sentir jugés. Ils savent que la créativité part de là. Thomas Leblanc, l’animateur, nous a beaucoup aidés à comprendre que le chaos fait partie du processus de création, qu’une idée en amène une autre, et d’autres encore. Grâce aux ateliers, on comprend que partager toutes les idées est essentiel, que ça nous permet d’ aller plus loin.

Diriez-vous que vous avez ouvert un espace de liberté de dire et de penser?

Exactement. Nous avons développé une façon plus naturelle d’échanger nos idées, de prendre soin de nous et des autres, et de faire le calme pour être plus créatif. Cette façon de faire donne accès à un espace mental qui passe parfois par le vide. Ça peut sembler banal, mais ça change tout.

Nous souhaitons d’ailleurs mettre la créativité au cœur de nos rencontres d’équipe en planifiant davantage de séances de remue-méninges et en partageant entre équipes  les innovations que nous avons mises en place pour améliorer certaines de nos procédures. Nous croyons que le partage de ces bonnes pratiques continuera à inspirer nos collègues et contribuera à faire vivre l’esprit d’équipe et de créativité qu’a suscité la formation de la Factry.

Des projets plus concrets prendront forme au cours des semaines et des mois à venir. Entre autres, nous planifions présenter notre rapport annuel de manière plus visuelle, plus créative. Nous travaillons présentement là-dessus; vous pourrez voir les résultats dès cet été.

La formule virtuelle de la formation a-t-elle été bien vécue par les participants?

Je me demande si ça n’a pas été encore mieux qu’en présentiel. On voyait bien les expressions sur les visages de chacun des employés. Ça nous a aussi permis de travailler avec des outils technologiques innovants, comme Miro, une plateforme de collaboration à distance. Il faut dire que l’animation de Thomas était exceptionnelle. C’était comme une conversation privée.

Ma directrice a dit qu’elle était tellement impressionnée par la formule et ses résultats qu’elle allait recommander la formation à d’autres équipes du CLO.

Nathalie Schneider

Nathalie Schneider est journaliste spécialisée dans le plein air et le tourisme d’aventure et compte à son actif un très grand nombre de reportages de terrain. Elle est chroniqueuse plein air notamment au Devoir et occasionnellement à la radio de Radio-Canada. Elle s’intéresse également à des sujets reliés à la société, à l’art et à l’environnement.